Pas de village sans maréchal-ferrant, sans charron, sans bourrelier... Mais ceci, c'est du passé. pourtant ce dernier métier manque cruellement de bras.
"Charles VI, en 1403, leur donna des statuts qui furent renouvelés en 1578, sous Henri III : ils le furent ensuite sous Louis XIV, en 1665; puis sous Louis XV, en 1734. On désignait alors ces ouvriers sous le nom de bourreliers-bâtïers-hongrieurs, parce qu'ils avaient le droit de faire les bâts de toutes sortes, et qu'ils y réunissaient la faculté d'apprêter le cuir de Hongrie pour leur usage."
Afin de ne pas laisser s'évader leur savoir-faire, en Vendée les Haras nationaux proposent une formation. Regarder cette vidéo.
Au festival de Villognon comme à la journée des écoles, Pierre Artaud, ancien bourrelier, vient expliquer son métier. En images ci-dessous.
Il a conservé ses outils... en parfait état.
Pierre Artaud explique le travail aux écoliers attentifs : "Voila, un morceau de cuir..."
Le bourrelier et le sellier étant en rapport continuel de travail avec le charron et le carrossier, l'auteur a cru devoir joindre à son ouvrage, comme y faisant naturellement suite, ce qui concerne ces deux parties.
Les principaux matériaux employés par le bourrelier sont les peaux et les cuirs. Après les cuirs viennent les bourres, pour matelasser les pièces que confectionne cet ouvrier : la paille de seigle, la bourre de boeuf, celle de veau et de mouton, sont employées à cet usage.
Les bois du bourrelier sont les bases des bâts et les ornements des colliers des chevaux, ornements que l'on nomme attelles. Elles sont en bois de hêtre et se fabriquent dans les ventes; elles sont de sciage ou de fente. Les selles et sellettes de limon sont faites du même bois, que l'on regarde comme le plus favorable à la confection de ces sortes d'ouvrages.
Les matériaux que les bourreliers emploient, ainsi que les selliers, sont les cuirs, les peaux tannées, les peaux passées en poil; la toile, la bourre de bœuf, de veau et celle de mouton, qu'ils nomment bourre blanche; le crin, la laine en écheveaux de toutes couleurs, la ficelle en deux brins, le fil gros, le fil blanc et de couleur, la paille de seigle. Les espèces de cuirs ou de peaux employées, sont le cuir de Hongrie, qui est du cuir de bœuf préparé en blanc : il s'en fait aussi en cheval, mais bien inférieur en bonté; le cuir de Hongrie ne se débite qu'en demi-peaux, qu'on nomme bandes; le cuir d'Allemagne, qui est le cuir de vache préparé comme le précédent; le cuir d'Angleterre, qui est de bœuf ou de vache, apprêté en couleur fauve; il est à grain ou lissé; le cuir de bœuf noir lissé; le cuir maroquiné de vache, de veau et de mouton, et le maroquin; la peau de mouton tannée en basane jaune; la peau de mouton blanche; la peau ou toison de mouton ; la peau de cochon tannée; la peau de castor tannée; la peau de veau, de blaireau, de sanglier en poil.
Voir aussi la page sur le harnachement du cheval.
Les parties des harnais destinées à la tête et au cou du cheval, sont le licou (licol) et le collier : le licou (licol) est composé de la têtière, de la muselière, des deux jouières, d'une longe et d'un anneau de fer.
La bride, qui est la première partie de l'équipement d'un cheval, se compose de la têtière, du frontal, des montants, des aboutoirs, du cache-nez, du sous-gorge, du mors et des rênes.
Les harnais du derrière du cheval sont : la selle ou la sellette du limon, la sous-ventrière, la dossière, ravaloire, la croupière, la chaîne et la bascule.
Beaucoup-d'ouvriers prétendent que le bourrelier n'a, en aucun cas, besoin du tracé géométrique; mais cette précision, toujours désirable, est indispensable au travail de la sellerie, qui n'est pas séparée de la bourrellerie : l'emploi du compas abrège le temps, évite les tâtonnements et les erreurs, et donne aux tracés la précision et la régularité, convenables.
L'outillage du bourrelier est fort simple : il consiste en aiguilles courbes et droites et un petit cylindre en bois fendu, dit serrepoint, qui sert à entortiller la ficelle et à donner plus de force à l'ouvrier pour serrer ses points. On distingue l'aiguille dite à raiguiller, l'autre à bâtir. D'autres grandes aiguilles ou tiges de fer servent à rembourrer ou à débourrer, telles que le tire-bourre, la broche à enverger, celle à piquer; il faut y ajouter des alênes de divers calibres, un couteau à pied, dont la lame forme un demi-disque, et une serpette, outils qui servent à couper le cuir. Enfin, Une rénette, utile pour faire des traits sur le cuir; le bat-bourre, planche de 1 mètre de large sur 2 mètres de longueur, sur laquelle on bat la bourre, à l'aide de cordes attachées d'un bout à la planche et de l'autre à une traverse mobile; une pince de bois, que l'ouvrier tient entre ses jambes et dont les mâchoires serrent les objets à coudre; enfin, une forme, grand cône en bois formé de d3ux pièces et sur lesquelles se régle l'ouverture des colliers, complètent l'attirail du bourrelier.
Pour faire les coutures, on se sert de fils très-forts, ayant de 6 à 12 brins et retordus ensemble, qu'on enduit de poix ou de cire. Pour la couture lacée, qu'on nomme le plus souvent coulure à joindre, souvent employée, on enfile l'aiguillée par les deux bouts, puis, après avoir appliqué les morceaux à coudre l'un sur l'autre, on les saisit avec la pince de bois, on y perce un trou dans lequel on passe le fil jusqu'au milieu de sa longueur, puis on pratique un autre trou à côté du premier, et on y passe en les croisant les deux aiguilles; on serre le point au moyen de la manique des cordonniers ou du serre-point en bois, puis on continue, en perçant les trous plus ou moins rapprochés, selon la délicatesse ou la grossièreté du travail. Quelquefois, on se contente de faire cette couture avec une seule aiguille, que l'on passe alternativement dans les trous de l'alêne; cette couture est-alors dite à demi-jonction. On pourrait aussi la faire à points-arrière.
On nomme brédissure une espèce de couture qui se fait souvent avec une lanière de cuir; elle sert ordinairement à former à l'extrémité d'une courroie un pli destiné à contenir un anneau ou une boucle. Pour la faire, on commence par plier le bout de la courroie autour de l'objet que l'on veut y renfermer, puis on saisit ce pli dans la pince en bôis; alors, avec l'alêne à brédir, on perce les deux parties de cuir repliées l'une sur l'autre, puis on y passe la lanière qui sert de fil.
Ce collier, baptisé Espedis, est le résultat d'un travail de 2 ans (recherche, conception, fabrication), c'est aussi le résultat d'une coopération étroite entre plusieurs professionnels, chacun apportant ses compétences au service d'un projet innovant...
Le collier aluminium CJ (Camille Junien) qu'utilise le débardeur Jean-Yves Boudin (habitué du festival de Villognon) est vendu par Stéphanie Boudin en Haute-Vienne.