Du cuir, du cuivre, du fer, du chanvre, des boucles, des crochets, des traits...
Détails du harnais de cheval de trait
Harnais de charrette : décomposition (suivre par lettre)
Le harnais de limon, le plus ordinairement employé dans l'agriculture, est représenté en son ensemble par la figure ci-dessus. Il comprend la bride, le collier, la selle de limon, la dossière, la sous-ventrière.
La bride A, B, C ; les rênes D vont se réunir en une seule courroie qui, après avoir passé à la tête du collier, sous la housse, dans une espèce d'anse nommée croisée, va se fixer à une boucle Q, placée à la partie antérieure de la selle de limon.
Les chevaux de trait gardent encore, sous la bride, le licol destiné à les attacher, et dont la monture, un peu moins compliquée que celle de la bride, se compose d'une muserolle, de deux montants ou jouières, d'une têtière et une sous-garge réunie à la sous-barbe de la muserolle par un anneau qui reçoit une longe de 2 mètres à 2m50.
Le coller E à larges attelles, avec sa demi-housse F, porte des billots L, auxquels se fixent les mancelles G, larges anneaux qui embrassent le limon et sont retenus en avant par une cheville. Ce système est généralement remplacé aujourd'hui par des chaînes de tirage fixées sous les limons, et qui vont s'attacher au crochet du collier, ou par des traits et un palonnier placé sous le lisoir de la voiture.
La selle de limon H a pour base un fût en bois, dont les extrémités antérieures et postérieures arrondies sont les courbes; deux tasseaux ajustés sur la ligne médiane interceptent entre eux une rainure profonde U qui retient la dossière. Tout le fût de la selle est garni d'un cuir épais, qui s'élargit inférieurement pour former les quartiers; au-dessous sont les coussins ou panneaux rembourrés qui posent sur le dos du cheval, en laissant entre eux un large sillon pour loger l'épine du dos; un large sanglon, caché dans la figure par la sous-ventrière, fixé du côté droit de la selle, passe sous le ventre de l'animal et vient se boucler à deux contre-sanglons.
La dossière I est faite, dans les harnais français, d'une large bande de cuir repliée sur elle-même, qui passe sur la sellette et vient embrasser chaque limon par ses extrémités. Une longue courroie double plus étroite, dite ceinture, réunit ces deux extrémités, en passant sur deux petits rouleaux dont elles sont garnies. Cette courroie, qu'une boucle permet d'allonger ou de raccourcir à volonté, sert à relever ou baisser la dossière.
La sous-ventrière J porte d'un bout une anse, appelée boîte, qu'on fait entrer dans le limon de droite, et l'autre bout se tourne autour du limon à main pour s'attacher à une boucle enchapée sous la sous-ventrière même.
L'appareil de reculement ou avaloire M, N, O, P, est fixé d'abord à l'extrémité postérieure de la sellette, par une boucle qui saisit le bout de la croupière. Il agit sur les limons par l'intermédiaire du ragot, petit crochet en R. On distingue, dans l'avaloire, les bras de derrière ou reculement M, large bande de cuir en double, qui entoure les fesses et se termine de chaque côté en P par un grand anneau auquel s'attache la chaîne de recul; le bras-de-dessous O; une courroie dite couplet P, destinée à fixer plus solidement l'avaloire à la selle; et une pièce de cuir ronde, le garde-flanc, placée sous l'anneau dont on vient de parler. Quatre autres montants N . (deux de chaque côté), dits barres-de-fesses, achèvent de soutenir l'avaloire. La croupière L, embrassant la queue par, son fourchet et son aileron, augmente la fixité de l'ajustement. On ajoute quelquefois une courroie, dite bascule, qui fait le tour du reculement et vient se fixer de chaque côté à la chambrure de la selle, et sert, dans les descentes, pour assurer l'appui de l'avaloire.
Définitions
Licou ou licol. Une tétière montée d'une longe de cuir pour attacher les chevaux, mulets au râtelier, quand on les a debridés. Les maréchaux appellent aussi licou, une grosse corde qu'ils mettent à la tête du cheval pour le retenir quand il résiste trop.
Licols sur des mules.
Sellette. C'est une selle forte, mais étroite, destinée à supporter la dossière; elle a pour base un arçon ou fût formé de deux pièces de bois concaves et placées sur deux forts panneaux. Le fût est surmonté de deux croissants en bois transversaux à la longueur du cheval et formant une gorge où la dossière est reçue. La sellette est fixée au moyen d'une sangle; l'avaloire, la croupière, la retiennent en arrière.
A la place de la sellette on emploie aujourd'hui une selle carrée, légère, mais assez forte pour préserver les animaux des blessures.
Mantelet. C'est le nom de la petite selle qu'on emploie pour soutenir les brancards dans les chevaux d'attelage. Le mantelet porte des courroies, dites petits boucleteaux, destinées à soutenir les brancards et à remplacer la dossière; sur la face supérieure du mantelet sont deux anneaux divergents élevés de près d'un décimètre et destinés à soutenir les rênes; du milieu du mantelet part en arrière la courroie qui donne attache à la croupière.
La dossière est une courroie très-large et très-solide, dont les deux extrémités forment des anses destinées à recevoir les brancards des charrettes; on place la dossière sur le siège de la sellette.
La sous-ventrière est une forte courroie, qui part d'un brancard, passe sous le corps de l'animal, et va se fixer à l'autre brancard; elle empêche les voitures de culbuter en arrière.
Mise en place de la sous-ventrière sur les brancards.
Avaloire. C'est le harnais qui retient les voitures dans les descentes et qui les pousse quand les animaux reçulent. L'avaloire est formée d'une large courroie nommée fessière, reculement, qui embrasse les fesses et se fixe en avant à deux grands anneaux qui occupent les régions des lianes. Ces anneaux sont supportés par quatre courroies dites bras de dessus, attachées, deux aux petits panneaux placés sur les lombes et deux à la sellette. Le reculement est maintenu à l'élévation qu'il doit avoir par des courroies, barres des fesses, qui en partent de chaque côté et vont obliquement aux panneaux dont nous venons de parler; ces courroies ne doivent avoir que la longueur convenable; si elles étaient trop longues, le reculement descendrait trop près des jarrets, et les mouvements des membres seraient gênés; trop courtes, les animaux n'auraient pas assez de force pour retenir, l'avaloire étant trop haute. Chacun des anneaux qui occupent le flanc porte une courroie ou une petite chaîne dite de reculement, qu'on fixe à un crochet du brancard; le panneau qui occupe la région lombaire est maintenu en avant par une courroie qui part de la sellette.
Dans les chevaux attelés par couples, l'avaloire est formée d'une longue courroie qui retient le collier, et celuici se fixe par les boucleteaux à des chaînes placées à la pointe du timon.
Collier. Ce harnais représente un ovale à jour qui embrasse la base de l'encolure et s'applique sur l'appui du collier. Il est formé des coussins et des attelles.
Les coussins sont au nombre de deux, réunis par leur extrémité supérieure où ils forment un angle très-aigu. On appelle tête du collier l'éminence qui résulte de la réunion supérieure des coussins : ceux-ci présentent un bord antérieur mince, légèrement concave, et un postérieur convexe qui s'avance sur l'épaule. La face interne est concave, forme le dedans du collier; elle est revêtue d'une toile qui est en contact avec la peau des animaux. Les coussins du collier doivent être rembourrés de substances molles, élastiques.
Les attelles sont en bois ou en fer; elles reposent sur le bord antérieur du collier; elles présentent vers leur milieu une ouverture dans laquelle passe une anse en fer ou en cuir, nommé bracelet, où viennent s'attacher les traits. Les extrémités supérieures des attelles sont appelées oreilles; elles portent des anneaux destinés à recevoir les guides. Ces parties sont quelquefois formées de grandes planches, de longues pièces de bois qui surchargent inutilement les chevaux, les gênent pour passer les portes et occasionnent souvent des accidents. Les extrémités inférieures des attellessont quelquefois réunies; quand elles sont libres elles sont disposées pour se fixer l'une à l'autre ; alors le collier est dit coupé, brisé.
Pas de collier mais une bricole.
Bricole. C'est une bande de cuir formée de plusieurs pièces superposées, destinée à embrasser le poitrail ; elle est maintenue par quatre courroies dont deux de chaque côté, fixées supérieurement à un panneau placé sur le dos et appelé mantelet. La bricole remplace le collier; elle porte en arriére des anneaux où les traits viennent se fixer; elle blesse souvent la pointe-de l'épaule. Si elle descend trop bas, elle gêne les mouvements des bras et les animaux tirent avec difficulté; si elle s'élève, elle comprime la trachée-artère, les jugulaires, etc. Elle ne convient que pour les chevaux d'attelage qui, ayant une marche rapide, tirent peu; elle peut être utile pour faire travailler les animaux blessés auxquels on ne peut pas mettre le collier.
Deux parties distinctes entrent dans la composition de la bride :
l'une, le mors, se place dans la bouche de l'animal, et sert à le conduire;
l'autre, la monture, entoure la tête et soutient la première.
Les oeillères : deux raisons, pour limiter le harcelement par les mouches, pour limiter leur champ visuel à ce qui est nécessaire pour leur progression vers l'avant, afin de leur éviter de prendre peur.
Le mors, agent essentiel de la sujétion du cheval, est bien plus compliqué et joue un rôle bien plus important dans le harnachement du cheval de selle que dans celui du cheval de trait. Le mors de ce dernier est le plus souvent constitué par un cylindre de fer (embouchure du mors) ou même seulement de bois, renflé à ses deux bouts, qui prennent le nom de canons du mors, et rétréci dans son milieu où quelquefois il présente une courbe appelée liberté de langue, parce qu'elle est destinée à permettre les mouvemens de cet organe. A chacun de ses deux bouts il est muni, soit simplement d'un anneau destiné à l'attache de la monture et des guides, soit d'une tige de fer qui lui est unie a angle droit. Cette tige ou branche du mort est droite, munie à son extrémité supérieure d'une ouverture {œil du mors) destinée a donner attache aux montans de la bride, et à sa nartie inférieure de deux anneaux, l'un placé au niveau de l'embouchure et destiné à fixer les rênes, l'autre à l'extrémité de la branche, pour l'attache des guides.
La monture. Les parties constituantes de la monture sont la têtière, les montons, les œillères ou aboutoirs, le frontal, la sous-gorge et la muserole ou cache-nez.
Latêtière est la partie élargie de la bride qui passe en arrière desoreilles sur la nuque de l'animal. Ses deux extrémités sont découpées en deux lanières, l'une plus large qui fait suite aux montants et qui est percée de trous destinés à recevoir l'ardillon de leur boucle; l'autre plus étroite qui, en s'unissant par une boucle à son opposée, forme la sousgorge, ainsi nommée de ce qu'elle passe sous la ganache et ceint la gorge de l'animal.
La têtière s'appuie sur une région qui a pour base l'articulation de la première vertèbre avec la tète, l'origine du ligament cervical, et les tendons terminaux des muscles de l'encolure ; rien n'est plus rebelle à la cicatrisation que les blessures de cette région.
Les montants sont les deux parties de la bride placées de chaque côlé sur les joues, entre la têtière en haut à laquelle ils s'unissent par une boucle qu'elle porte, et en bas l'œil du mors, dans lequel ils passent. Au niveau de l'œil de l'animal, chaque montant porte une plaque de cuir carrée ou ovalaire {œillère) destinée à empêcher le cheval de diriger ses regards en arrière ou sur les côtés.
Le frontal se place sur le front en avant des oreilles. Muni, à chacune de ses extrémités, d'une anse dans laquelle passent les deux grandes lanières de la têtière, il a pour usage d'empêcher cette partie de se porter en arrière de la nuque sur le bord supérieur de l'encolure.
La muserole ou cache-nez est la lanière de cuir qui passe sur le chanfrein, et embrasse dans les anses de ses extrémités la partie inférieure des deux montans qu'elle maiutient sur les joues. Celte muserole est elle-même fixée eu place par des courroies qui se croisent en x sur le front et vont s'attacher au frontal. Sa forme peut varier.
Desguides. Les guides sont les cordes de chanvre, ou les longues et étroites lanières de cuir, qui s'attachent par un de leurs bouts à l'extrémité de la branche du mors, et par l'autre sont tenues dans la main du conducteur ou à proximité de sa main. Elles sont un des moyens dont il se sert pour transmettre aux chevaux sa volonté.
Les rênes sont deux lanières de cuir, qui, destinées à soutenir la tète du cheval, rattachent par leur extrémité inférieure aux anneaux de l'embouchure du mors, et par leur extrémité supérieure sont réunies à la tète du collier.
La longe. Corde ou courroie adaptée au licol des chevaux pour les attacher.
Le harnachement est principalement l'oeuvre du bourrelier.
Pierre Artaud, ancien bourrelier, explique le travail aux écoliers.