Les Traits Charentais à l'exercice

Séance d'instruction rondement menée samedi 24 mars 2012 à Villognon dans un champ appartenant à Claude Caillaud. Les chevaux sont tout heureux de sortir des écuries. Leurs maîtres sont venus s'aguerrir en vue des sorties prochaines.


Leur poil est encore bouchonné. Mais leurs maîtres et maîtresses sont tout dévoués à les bichonner. Un vrai salon de coiffure ! Les sabots ne sont pas oubliés, nettoyés au cure-pieds. Les chevaux sont harnachés. Une selle pour certains, ceux qui vont répéter les mouvements du carroussel. Un collier pour les autres, ceux qui vont s'entraîner à la charrue, devant un scarificateur, une herse. Où attelés à une charrette.
Cette journée intime a pour but de former les nouveaux, les plus jeunes, d'aguerrir les équipages les plus chevronnés. Et de préparer une nouvelle saison.
L'excitation est intense. Mais avant de lancer les travaux, un casse-croûte s'impose. Si les chevaux ont tous une botte de foin et un seau d'eau à leur disposition, les maîtres entendent reprendre des forces car, depuis l'aube, ils s'activent. Certains sont venus de loin, de Charente Limousine. D'autres, de Jarnac. Car le Trait Charentais, c'est un syndicat départemental. Et ce moment de détente permet, sans façon, de présenter les activités de la journée.


Hubert Gazengel et Pierre Ditlecadet qui s'amuse à faire se coucher un cheval, sont visiblement heureux. Depuis des semaines, les deux complices ont lancé un atelier de débourrage qui satisfait hautement ses «clients». «Ni les chevaux ou les mulets que nous avons éduqués, ni les maîtres que nous avons dressés» ne se plaignent du résultat. Un cheval apte au travail, apte à l'attelage, a plus de prix qu'un cheval ignorant. «De même, leurs conducteurs doivent être affranchis, expliquent ces maîtres du débourrage, le cheval doit avoir confiance en son maître, comme l'inverse.» D'abord pour la sécurité ! Puis le plaisir d'atteler, de travailler avec un cheval ou un mulet de trait. Voire pour le monter !

L'élégance du cheval de trait

Monter un cheval de trait peut se faire avec la plus grande élégance. C'est ce que se sont attelés à démontrer les responsables du carrousel. Ils ont tracé une carrière en plein champ.

 

 
Et là mettent au point les figures qui seront présentées au public cette année, comme à la foire de Ruffec en mai prochain. Pas facile de se mettre au pas pour réussir la figure du moulin - quatre chevaux, quatre ailes de moulin -, mais avec force conviction, c'est tout bon ! Cette spécialité - la monte du cheval de trait - séduit les gars comme les filles qui se prennent pour de preux chevaliers du Moyen Age. «C'est aussi joli avec des mulassiers du Poitou, même s'ils ont du poil aux pattes, qu'avec de petits bretons» convient André Gerbaud, président du Trait Charentais.
André Pintaud et son fils ont attelé leurs percherons à la charrue brabant. «Le père et son fils à la charrue, c'est un message fort, fait remarquer René Thoret, c'est un savoir-faire qui suit les générations. Comme pour lui donner raison, un garçon a pris les rênes d'un autre attelage, sous l'oeil averti d'un adulte, un maître d'apprentissage.



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