La remonte
La remonte permettait de fournir des chevaux aux armées. Le service de la remonte militaire gérait le recensement et du classement des chevaux civils pour leur éventuelle utilisation en temps de guerre. Cette opération était préparée dés le temps de paix grâce au recensement qui se faisait à partir de la déclaration obligatoire en mairie des propriétaires des chevaux et mulets. Le service de la remonte militaire gérait le suivi administratif.
Une affaire sérieuse
Tous les ans, au commencement de décembre, le maire faisait publier un avertissement adressé à tous les propriétaires de chevaux ou mulets qui se trouvaient dans la commune, quelle que soit la nationalité de ces propriétaires, pour les informer qu'ils devaient se présenter à la mairie, avant le 1er janvier, et faire la déclaration de tous les chevaux, juments, mulets ou mules en leur possession, en indiquant l'âge de ces animaux.
Les registres des mairies étaient envoyés au service régional des remontes. Une commission se déplaçait chaque année dans la moitié des communes pour le classement de ces chevaux en chevaux de selles ou d'attelages.
La ressource était suffisante
A la mobilisation, des comités d'achat faisaient des tournées dans les villes et villages avertis par voies d'affichages, et les propriétaires étaient indemnisés selon un barème de prix arrêté par le ministère de la guerre. Les achats se faisaient en public, sous la direction du président du comité de réquisition. Les chevaux, regroupés, triés, devaient généralement être ensuite dressés pour répondre aux besoins de l'armée.
Les ressources nationales étaient estimées en 1914 à environ 3.230.000 chevaux, ce qui permettait de satisfaire aux besoins de la mobilisation.
Le décret du 2 août 1877 concernant ces réquisitions militaires n'a été abrogé que très récemment par le décret n°2009-254 du 4 mars 2009.
Les pigeons voyageurs également mobilisables
Il existait aussi un recensement des véhicules hippomobiles, qui se faisait tous les trois ans. Et plus surprenant, un autre décret concernait le recensement des pigeons voyageurs. Le 10 décembre 2011, le Journal de Ruffec publiait : « Conformément à la circulaire du ministre de l'intérieur, en date du 1er décembre 1897, il sera procédé, avant le 1er janvier 1912, dans toutes les communes à un recensement des pigeons voyageurs ». Tous les éleveurs isolés ou sociétés colombophiles qui possédaient des pigeons voyageurs devaient déclarer en mairie le nombre de leurs colombiers, le nombre de pigeons voyageurs qui y étaient élevés et les directions dans lesquelles ils étaient entrainés.
Gare de Ruffec en 1911, livraison de marchandises.